Google+ Syndicat UNSA Mairie de Villeneuve d'Ascq: Retraites : le dilemme des mères fonctionnaires

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jeudi 2 septembre 2010

Retraites : le dilemme des mères fonctionnaires


Avec la future réforme, celles qui ont trois enfants et au moins quinze ans d'ancienneté ne pourront plus anticiper leur départ. 

D'où la tentation de partir dès 2011. 


Travailler plus longtemps
? Pour beaucoup de femmes fonctionnaires, la réforme des retraites aura l'effet inverse.
L'État pourrait même être confronté, très vite, à une vague de départs massifs.
Bientôt, en effet, la possibilité de départ anticipé pour les parents de trois enfants ayant au moins quinze ans de service, dispositif qui bénéficie surtout aux femmes, sera close. Du coup, nombreuses sont celles qui pourraient être tentées de partir avant.

Et profiter ainsi des conditions antérieures, nettement plus avantageuses.

Martine, 54 ans, Bretonne et mère de trois garçons, ne s'imaginait pas si tôt retraitée.
« Je me sens pourtant prête à travailler encore quelques années, témoigne-t-elle. Mais là, je n'ai pas le choix. Comme j'ai pris un congé parental, je n'ai pas cotisé suffisamment d'années. Les nouvelles règles de calcul m'obligent à partir, pour ne pas avoir à subir des décotes sur le montant de ma pension. »

Six mois pour choisir
Pour bénéficier du dispositif, les femmes doivent déposer un dossier avant le 31
décembre 2010, pour un départ à la retraite au plus tard le 1er juillet 2011.

Pour Annie, 55 ans, prof de maths, le calcul est vite fait : « Soit je pars en gardant les avantages de l'ancienne loi et il me manque quelques trimestres pour avoir la retraite pleine. Ma pension s'élève alors à 73 % de mon salaire. Soit je pars après le 1er juillet. Dans ce cas, ma pension ne représentera plus que 50 % de ma paye ! » Sacrée différence.

D'après la CGT, les femmes fonctionnaires pourraient subir, avec le nouveau dispositif, en moyenne, une chute de leur pension de l'ordre de 20 à 25 %.
Chaque année, elles sont près de 15 000 à faire valoir leurs droits à la retraite anticipée. Combien seront-elles, en décembre, à déposer leur dossier ? Impossible de le savoir.

Mais les syndicats sont nombreux à craindre une hémorragie de personnel.
Récemment, le député PS de l'Ardèche, Olivier Dussopt, a tiré la sonnette d'alarme : « Dans des métiers comme infirmières et aides-soignantes, où il est difficile de recruter, c'est un vrai danger pour la qualité et le fonctionnement de nombreux services », écrivait-il, en juillet, sur son blog.

« Il y a de bonnes raisons de penser qu'il n'y aura pas cette espèce d'effet d'effusion, tempère Georges Tron, secrétaire d'État à la Fonction publique. Concernant les infirmières, nous avons mis en place une autre réforme qui va leur donner la possibilité de devenir cadres de la fonction publique. Et tout nous laisse à penser que ça va être un élément qui va les inciter à rester. »

Mais les craintes sont partagées par les syndicats de l'Éducation nationale, où plus de 10 000 enseignants pourraient poser leur demande avant le 31 décembre, selon les calculs établis par les syndicats.

Article de Sylvain MORVAN dans Ouest-France____________________________________________