Le mail que nous avons envoyé le 8 septembre à la DRH et au nouvel élu au personnel pour les sensibiliser aux dangers d'une reprise trop rapide des agents vulnérables.
Bonjour,
Nous faisons suite à la réunion du 3 septembre sur l’agenda social.
Nous avons abordé (rapidement) la circulaire gouvernementale parue le 1er septembre mais n’avons pris aucune décision consensuelle quant à son application en mairie.
De façon générale, il est précisé par le 1er
ministre et par la ministre de la transformation et de la fonction
publique que les employeurs locaux peuvent se reposer à la fois sur le
protocole des entreprises et sur la circulaire de la fonction publique
d’Etat et qu’ils ont la liberté d’appliquer ces textes comme ils
l’entendent, les collectivités pouvant ainsi faire valoir leur libre
administration.
Cette circulaire sera déclinée
ultérieurement pour la fonction publique territoriale et la fonction
publique hospitalière. Il est d’ailleurs prévu que le conseil supérieur
de la fonction publique territoriale se réunisse le 9 septembre sur ce
sujet, la ministre, de son côté, s’étant engagée à se réunir tous les 15
jours avec les partenaires sociaux et les décideurs, et autant que la
situation l’exigera afin de faire le point sur la mise en œuvre de ces
dispositions et, si besoin, les compléter.
Dans
cet ensemble de mesures à appliquer, nous souhaitons attirer votre
attention, comme l’ont formulé ces ministres, sur la nécessité de
veiller attentivement aux agents les plus vulnérables présentant un
risque élevé de développer une forme grave d’infection au virus.
Je me permets de vous en rappeler les termes :
Il
est indiqué que les agents publics présentant une des pathologies
mentionnées à l’article 2 du décret n° 2020-1098 du 29 août 2020 pris
pour l’application de l’article 20 de la loi n° 2020-473 du 2S avril
2020 de finances rectificative pour 2020 seront, lorsque le télétravail
n’est pas possible, placés en autorisation spéciale d’absence , et que
pour les autres agents présentant l’un des facteurs de vulnérabilité
rappelés dans l’avis du Haut Conseil de santé publique du 19 juin 2020,
le télétravail est la solution à privilégier lorsque les missions
exercées s’y prêtent.
Lorsque
le télétravail n’est pas possible ou lorsque, malgré une possibilité de
télétravail, une reprise du travail présentielle est décidée par le
chef de service au regard des besoins du service, l’agent bénéficie des
conditions d’emploi aménagées, en particulier :
- la mise à
disposition de masques chirurgicaux par l’employeur à l’agent, qui devra
le porter sur les lieux de travail (durée maximale de port d’un masque :
4 heures) ;
- une vigilance particulière de cet agent quant à l’hygiène régulière des mains,
- l’aménagement
de son poste de travail (bureau dédié ou limitation du risque avec, par
exemple, un écran de protection, limitation du contact avec le public
ou, à défaut, écran de protection, distanciation physique assurée,
renouvellement d’air adapté, etc.)
Le
télétravail était d’ailleurs déjà plébiscité. En effet, les autorités
précisent que le télétravail demeure une pratique qu’il convient de
continuer à favoriser, en ce qu’il participe à la démarche de prévention
du risque d’infection au virus SARS-CoV-2 et permet de limiter la
densité des agents dans les locaux professionnels et les bureaux, ainsi
que l’affluence dans les transports en commun, en particulier dans les
zones de circulation active du virus, dites « zones rouges ». Le 1er
ministre demande de porter une attention soutenue à son organisation et
à son développement, dans une limite en nombre de jours télétravaillés
qui pourra être modulée en fonction de la situation épidémiologique
territoriale et devra se concilier avec les nécessités de service.
Nous sommes très sensibles à ces recommandations, d’autant que le département vient de passer en rouge ce 7 septembre 2020.
Aussi,
par référence aux difficultés de mise en œuvre du déconfinement qui ont
fait souffrir nombre d’agents et qui n'ont pas donné entière
satisfaction à l'administration, nous ne souhaitons pas revivre une
telle situation.
Nous
évoquions les risques d’une précipitation dans une reprise du travail
en présentiel et nous posons aujourd'hui les questions suivantes :
- la collectivité
a-t-elle les moyens de respecter toutes ces consignes ? (masques
chirurgicaux, locaux individualisés, entretien poussé, etc…)
- les a-t-elle envisagées et planifiées ?
- ne devons-nous pas les valider en instances (CT ou CHS CT) ?
Nous
n’attendons pas dans notre collectivité, la préconisation du ministre
de tenir informés les représentants des personnels de l’ensemble de ces
consignes et d’assurer un dialogue social constant pour proposer notre
collaboration à la mise en œuvre efficace de ces nouvelles mesures.
Lors
de notre réunion du 3 septembre, nous nous sommes déjà entendus sur le
fait de ne pas redemander un certificat d’isolement aux agents en ASA
patho , d’une part, pour ne pas submerger les services de la DRH dans
cette tâche supplémentaire, d’autre part, pour ne pas stigmatiser les
agents devenant plus ciblés car atteints d’une de 4 pathologies
recevables mais qui ne doit en aucun cas être communiquée.
Continuons dans ce sens.
Nous
souhaitons vous mettre en garde sur les risques encourus et proposons
de poursuivre la réflexion commune sur les points de cette circulaire,
en particulier :
- maintenir le télétravail pour les agents qui en bénéficient déjà
- observer l’évolution de la situation sanitaire dans le Nord
-
s’informer des décisions que vont prendre les autorités dont celles de
la ministre lors de son prochain rendez-vous du 15 septembre.
L’objectif
est de ne pas remettre en présentiel trop rapidement des agents
vulnérables, donc potentiellement en danger, ni d'avoir trop de monde
sur place dans un département dans lequel le virus évolue très
rapidement.
La
tenue d’un prochain CHS CT relatif à ces points pourrait être la
réponse concrète à cette poursuite de la gestion de la crise sanitaire
dans notre collectivité.