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jeudi 20 janvier 2022

 article de la voix du nord sur le mouvement de grève

Villeneuve-d’Ascq : le mouvement de colère des personnels des écoles à la croisée des chemins ?

Les débrayages initiés ce lundi dans les écoles et les cantines de Villeneuve-d’Ascq sont censés se poursuivre jusqu’au 4 février. Des discussions se sont engagées ce mercredi entre la ville et les représentants des personnels, avec pour premier objectif de réduire la durée du mouvement.

Olivier Hennion | Publié le 19/01/2022


Les ATSEM ont lancé un mouvement de grève à Villeneuve-d’Ascq depuis lundi. Photo archives Baziz Chibane

Les ATSEM ont lancé un mouvement de grève à Villeneuve-d’Ascq depuis lundi. Photo archives Baziz Chibane - VDNPQR

Depuis lundi, les parents des écoliers villeneuvois vivent au rythme des débrayages du personnel des cantines. Après une première journée où seuls dix restaurants scolaires sur 27 étaient en activité, des discussions étaient espérées, et même annoncées par les deux élues en charge de ces questions  : Françoise Martin, adjointe aux écoles et Claire Mairie, son homologue pour la restauration scolaire. Ces échanges ont eu lieu ce mercredi matin, « une séance de travail constructive » selon Françoise Martin. Les deux élues ont expliqué aux représentants syndicaux et aux responsables d’équipes des ATSEM (personnel non enseignant des écoles) que « le mouvement tel qu’il est mené actuellement avec une heure ou deux de grève tous les midis jusqu’au 4 février n’est pas entendable par les parents et n’est pas tenable par la mairie ».

Un assouplissement du mouvement dès cette semaine ?

Les deux adjointes espèrent un assouplissement du mouvement dès ce jeudi, en contrepartie de la mise en place de groupes de travail visant à « échanger de façon ouverte et améliorer tout ce qui peut l’être ». Françoise Martin insiste : « Ces personnels ne se sont jamais arrêtés durant la pandémie, il y a une fatigue, accentuée par les protocoles, le comportement de certaines familles parfois, des enfants qui présentent des troubles du comportement… Tout ça, on l’entend, on est à leurs côtés, ce ne sont pas des invisibles pour nous, loin de là. Mais il faut aussi entendre les demandes des familles ». Clairement, pour l’adjointe, « il y a des revendications qui ne sont pas du ressort de la ville, mais de l’État », un point de vue également exprimé par le maire, mais en termes moins diplomatiques (lire ci-dessous).

« Nous ne ferons rien qui puisse briser la grève, qui est un droit »

Du côté des familles, justement, des demandes adressées à la mairie de mise en place d’un service minimum ont été écartées. « Nous ne ferons rien qui puisse briser la grève, qui est un droit », confirme Françoise Martin. En attendant, des parents témoignent, sur les réseaux sociaux, de situations compliquées, de difficultés d’organisation, alors qu’il est interdit aux élèves de ramener leur repas à l’école (pour des questions de réglementation et de protocole sanitaire).

Lire aussi Villeneuve-d’Ascq: les agents des écoles et cantines appelés à débrayer chaque midi jusqu’au 4 février

Des familles qui guetteront avec autant d’impatience que l’adjointe la décision, attendue ce jeudi ou vendredi, des personnels des écoles quant à la poursuite du mouvement.

Lire aussi Villeneuve-d’Ascq: la grève des personnels des écoles très suivie

Françoise Martin, adjointe aux écoles, mène les discussions avec le personnel en compagnie de Claire Mairie.Françoise Martin, adjointe aux écoles, mène les discussions avec le personnel en compagnie de Claire Mairie.

Le maire inflexible face aux syndicats

Les syndicats du personnel des écoles ont d’ores et déjà pointé déjà l’attitude du maire, Gérard Caudron, qui s’est montré intransigeant face au mouvement social : « En tant que maire, rien ne m’est épargné avec des grèves dans les écoles qui mettent en difficulté mes concitoyens déjà frappés par la pandémie du Covid, ses conséquences sociales et sociétales, des grèves dont les motifs sont ailleurs mais qui sont plus faciles à mener dans une mairie dont le maire est de gauche que dans une mairie de droite. Des grèves vis-à-vis desquelles je comprends la colère de bon nombre de familles », a-t-il écrit dans son dernier « carnet » publié sur son blog.

Une pétition des parents d’élèves

Face à ce qu’ils considèrent comme une absence d’écoute de la part de la mairie, des parents Villeneuvois (ceux de l’école La Fontaine, mais au nom de l’ensemble des familles) ont initié une pétition afin de demander au maire « de pallier l’absence de cantine par la mise en place d’un service minimum afin d’éviter de mettre des familles en grande difficulté, de créer des tensions, de permettre la scolarisation de chaque enfant, d’éviter le décrochage scolaire et de préserver l’employabilité des parents. » Cette pétition en ligne hébergée sur le site change.org a déjà récolté plusieurs centaines de signatures.

D’autres parents d’élèves ont choisi, pour leur part, d’utiliser l’appel aux vœux lancé par la mairie durant ce mois de janvier sur les sites et réseaux sociaux municipaux pour faire passer leur colère.

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